L’énergie renouvelable est la source d’énergie la plus efficace pour la production thermique et électrique des bâtiments anciens. Mettre en place cette source d’énergie peut faire partie des étapes de rénovation d’une ancienne maison. En général, vous avez le choix entre la biomasse, l’énergie solaire thermique et l’énergie photovoltaïque.
L’utilisation de la biomasse pour chauffer un bâtiment ancien
Le bois constitue la première source énergétique en France. Il est utilisé en tant que moyen de chauffage, dans les vieilles chaudières d’une habitation ancienne. Avec le bois comme combustible, vous réduisez considérablement votre facture énergique et votre empreinte écologique. En effet, c’est un combustible renouvelable, naturel et moins énergivore que le fioul, le gaz ou l’électricité. Pas besoin d’essence de bois spécifique, tout passe dans la chaudière biomasse : granulés, bûches, écorces, rondins et sciures. Vous pouvez même ajouter des coques de fruits ou de la paille. De ce fait, vous pouvez très bien récupérer vos bois usagés issus de vos bricolages et charpentes, pour les utiliser dans une chaudière biomasse.
L’énergie solaire thermique pour les sanitaires d’un bâtiment ancien
Les pompes à chaleur air et eau, ou encore les chauffe-eau solaires utilisent toute l’énergie solaire thermique. Pour fonctionner, vous pouvez mettre sur le toit de votre bâtiment ancien des panneaux solaires thermiques. Ces derniers captent les rayons du soleil, pour ensuite les transformer en calories et les stocker dans un dispositif réservoir de stockage. Ces calories sont alors acheminées jusqu’aux sanitaires de votre maison. L’énergie solaire thermique est écologique et inépuisable. À l’inverse des panneaux photovoltaïques, les panneaux solaires thermiques. Le retour sur investissement est considérable, puisque vous bénéficiez d’eau chaude pendant plusieurs années.
L’énergie photovoltaïque pour produire de l’électricité gratuite et durable
L’énergie photovoltaïque utilise aussi des panneaux pour capter les rayonnements du soleil. À l’inverse des panneaux solaires thermiques, les panneaux photovoltaïques ne possèdent pas de réservoir d’eau chaude. Ils sont plutôt reliés par des câbles qui acheminent le courant continu dans un onduleur, afin de le transformer en courant alternatif utilisable pour les appareils que vous utilisez à la maison. Afin d’optimiser la production d’électricité, choisissez un grand panneau plus d’une surface de plus d’un mètre carré, puis placez-le sur l’appentis du bâtiment. En résumé, utiliser l’énergie renouvelable est la solution idéale pour diminuer la consommation énergétique d’un bâtiment ancien. En choisissant d’installer une source d’énergie renouvelable, vous pouvez bénéficier d’aides et de primes de la part de l’État.
La transition énergétique des bâtiments anciens est un défi majeur pour réduire la consommation d'énergie. Ces édifices énergivores nécessitent une rénovation pour se conformer aux nouvelles normes comme la RT-2012 et la RE 2020. Cet article explore les solutions d'énergie renouvelable adaptées à ces bâtiments.
L'importance de la transition énergétique dans les bâtiments anciens
La transition énergétique représente un enjeu majeur pour les bâtiments anciens, qui constituent une part importante du parc immobilier français. Ces édifices, souvent mal isolés et équipés de systèmes de chauffage vétustes, sont responsables d'une consommation énergétique excessive et contribuent significativement aux émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment.
Un parc immobilier énergivore
Les bâtiments construits avant 1975, date de la première réglementation thermique, représentent près de 55% du parc résidentiel français. Leur consommation énergétique moyenne est estimée à 330 kWh/m²/an, contre 50 kWh/m²/an pour les constructions neuves respectant la RT 2012. Cette surconsommation s'explique par plusieurs facteurs :
- Une isolation thermique insuffisante ou inexistante
- Des menuiseries peu performantes
- Des systèmes de chauffage anciens et peu efficaces
- Une ventilation inadaptée
Les enjeux de la rénovation énergétique
La rénovation énergétique des bâtiments anciens vise à réduire leur consommation d'énergie tout en améliorant le confort des occupants. Elle permet également de :
- Diminuer les émissions de gaz à effet de serre
- Réduire la facture énergétique des ménages
- Valoriser le patrimoine immobilier
- Créer des emplois dans le secteur du bâtiment
L'évolution des réglementations thermiques
Les réglementations thermiques successives ont progressivement renforcé les exigences en matière de performance énergétique des bâtiments neufs. La RT 2012, entrée en vigueur en 2013, impose une consommation maximale de 50 kWh/m²/an en énergie primaire. La RE 2020, applicable depuis le 1er janvier 2022, va plus loin en intégrant des objectifs de réduction de l'empreinte carbone des bâtiments sur l'ensemble de leur cycle de vie.
Impact sur les bâtiments anciens
Bien que ces réglementations ne s'appliquent pas directement aux bâtiments existants, elles ont un impact indirect sur la rénovation du parc ancien :
- Elles fixent des objectifs de performance à atteindre lors des rénovations
- Elles stimulent l'innovation dans les techniques et matériaux de rénovation
- Elles encouragent la formation des professionnels aux enjeux de la rénovation énergétique
Les défis spécifiques de la rénovation des bâtiments anciens
La rénovation énergétique des bâtiments anciens présente des défis particuliers :
- La préservation du caractère architectural et patrimonial
- La gestion de l'humidité et de la ventilation
- L'adaptation des solutions techniques aux spécificités du bâti ancien
- La rentabilité économique des travaux
Pour relever ces défis, il est nécessaire d'adopter une approche globale et adaptée à chaque bâtiment, en s'appuyant sur l'expertise de professionnels qualifiés et en privilégiant des solutions respectueuses du bâti ancien.
Les différentes sources d'énergie renouvelable adaptées aux bâtiments anciens
Les bâtiments anciens présentent des défis uniques en matière d'intégration d'énergies renouvelables. Cependant, plusieurs solutions existent pour améliorer leur performance énergétique tout en préservant leur caractère historique. Examinons les principales sources d'énergie renouvelable adaptées à ces édifices, leurs applications concrètes ainsi que leurs aspects techniques et économiques.
La biomasse : une solution de chauffage écologique
La biomasse représente une option intéressante pour le chauffage des bâtiments anciens. Elle utilise des ressources organiques renouvelables comme le bois ou les granulés.
Les chaudières à bois
Les chaudières à bûches ou à granulés de bois offrent une alternative écologique au fioul ou au gaz. Leur rendement peut atteindre 90%. Pour un logement de 100 m², le coût d'installation varie entre 10 000 et 20 000 €. Les économies annuelles sur la facture de chauffage sont estimées entre 500 et 1000 € par rapport à une chaudière au fioul.
Les poêles à bois ou à granulés
Plus compacts, ils conviennent aux petits espaces. Un poêle à bois coûte entre 1500 et 5000 €, tandis qu'un poêle à granulés varie de 3000 à 8000 €. Les économies annuelles peuvent atteindre 30% par rapport à un chauffage électrique.
L'énergie solaire thermique : eau chaude et chauffage
Les panneaux solaires thermiques transforment le rayonnement solaire en chaleur pour produire de l'eau chaude sanitaire et contribuer au chauffage.
Chauffe-eau solaire individuel (CESI)
Un CESI peut couvrir 50 à 70% des besoins en eau chaude d'un foyer. Pour une famille de 4 personnes, l'installation coûte entre 4000 et 6000 €. Les économies annuelles sont estimées entre 150 et 250 €.
Système solaire combiné (SSC)
Le SSC assure à la fois l'eau chaude et une partie du chauffage. Pour une maison de 100 m², le coût varie de 10 000 à 15 000 €. Il peut couvrir 25 à 60% des besoins en chauffage, générant des économies de 300 à 800 € par an.
L'énergie solaire photovoltaïque : production d'électricité
Les panneaux photovoltaïques convertissent directement la lumière en électricité, permettant l'autoconsommation ou la revente du surplus.
Installation en autoconsommation
Une installation de 3 kWc (environ 15 m² de panneaux) coûte entre 7000 et 10 000 €. Elle peut couvrir 30 à 50% des besoins électriques d'un foyer, soit des économies de 300 à 500 € par an sur la facture d'électricité.
Installation avec revente totale
Pour une puissance de 9 kWc (environ 45 m² de panneaux), l'investissement se situe entre 15 000 et 20 000 €. Les revenus annuels de la revente d'électricité peuvent atteindre 1500 à 2000 €, avec un tarif de rachat garanti sur 20 ans.
L'intégration de ces énergies renouvelables dans les bâtiments anciens nécessite une étude approfondie de leur structure et de leur exposition. Il est recommandé de faire appel à des professionnels qualifiés pour évaluer la faisabilité technique et optimiser le dimensionnement des installations.
Les aides financières et réglementations pour la rénovation énergétique
La rénovation énergétique des bâtiments anciens représente un enjeu majeur pour atteindre les objectifs de transition écologique. Pour encourager les propriétaires à entreprendre ces travaux souvent coûteux, de nombreux dispositifs d'aide financière et réglementations ont été mis en place en France. Examinons les principaux mécanismes existants et leurs évolutions récentes.
Les aides financières nationales
L'État français a développé plusieurs programmes d'aide à la rénovation énergétique, dont les principaux sont :
- MaPrimeRénov' : Cette aide, lancée en 2020, remplace progressivement le crédit d'impôt transition énergétique (CITE). Elle est accessible à tous les propriétaires, quels que soient leurs revenus. Le montant de la prime varie selon les revenus du foyer et le gain énergétique apporté par les travaux.
- L'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : Ce prêt sans intérêts ni frais de dossier permet de financer jusqu'à 50 000 € de travaux de rénovation énergétique sur 20 ans maximum.
- Les certificats d'économies d'énergie (CEE) : Ce dispositif oblige les fournisseurs d'énergie à promouvoir l'efficacité énergétique auprès de leurs clients. Les particuliers peuvent ainsi bénéficier de primes pour leurs travaux de rénovation.
Chiffres clés de MaPrimeRénov' en 2021
Indicateur |
Valeur |
Nombre de dossiers déposés |
764 000 |
Montant total des primes versées |
2,06 milliards d'euros |
Prime moyenne par dossier |
4 000 euros |
Les aides locales et régionales
En complément des dispositifs nationaux, de nombreuses collectivités territoriales proposent leurs propres aides à la rénovation énergétique. Ces aides peuvent prendre diverses formes :
- Subventions directes pour certains types de travaux
- Prêts à taux réduits
- Exonérations partielles de taxe foncière
- Accompagnement technique et administratif gratuit
Par exemple, la région Île-de-France offre une prime pouvant aller jusqu'à 10 000 € pour les rénovations globales permettant un gain énergétique d'au moins 40%.
Le cadre réglementaire
Plusieurs réglementations encadrent et encouragent la rénovation énergétique des bâtiments anciens :
La réglementation thermique dans l'existant
Cette réglementation fixe des performances minimales pour les éléments remplacés ou installés lors de travaux de rénovation. Par exemple, pour l'isolation des murs, la résistance thermique minimale exigée est de 3,7 m².K/W.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE)
Obligatoire lors de la vente ou de la location d'un bien, le DPE informe sur la consommation énergétique du logement. Depuis juillet 2021, il est devenu opposable, renforçant son importance dans les transactions immobilières.
L'objectif de rénovation des passoires thermiques
La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit l'interdiction progressive de la location des logements les plus énergivores (classés F et G). Cette mesure vise à inciter les propriétaires à rénover leur bien pour atteindre au minimum la classe E d'ici 2028.
Les objectifs européens en matière d'énergie renouvelable
En 2021, l'Union européenne a revu à la hausse ses ambitions en matière d'énergies renouvelables. La Commission européenne a proposé de porter l'objectif de part d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie à 40% d'ici 2030, contre 32% précédemment. Pour atteindre cet objectif ambitieux, de nouvelles mesures de soutien à l'intégration des énergies renouvelables dans les bâtiments anciens pourraient voir le jour dans les années à venir.
Études de cas réussis de rénovation énergétique sur des bâtiments anciens
La rénovation énergétique des bâtiments anciens représente un défi important mais nécessaire pour améliorer l'efficacité énergétique du parc immobilier français. Plusieurs projets exemplaires démontrent qu'il est possible de concilier performance énergétique et préservation du patrimoine architectural. Examinons quelques cas concrets qui illustrent les bénéfices de ces rénovations.
La rénovation d'un immeuble haussmannien à Paris
En 2022, un immeuble haussmannien du 9ème arrondissement de Paris a fait l'objet d'une rénovation énergétique ambitieuse. Les travaux ont compris :
- L'isolation des murs par l'intérieur avec des matériaux biosourcés
- Le remplacement des fenêtres par du double vitrage à isolation renforcée
- L'installation d'une pompe à chaleur air-eau pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire
- La mise en place de panneaux photovoltaïques sur le toit
Résultat : la consommation énergétique a été réduite de 75%, passant de 250 kWh/m²/an à 62 kWh/m²/an. Le bâtiment a obtenu le label BBC-Effinergie Rénovation. Le copropriétaire M. Dupont témoigne :
"Nos factures d'énergie ont drastiquement baissé et le confort thermique s'est nettement amélioré, été comme hiver. Nous sommes ravis d'avoir pu conserver le cachet de notre immeuble tout en le rendant performant énergétiquement."
M. Dupont, copropriétaire
Rénovation d'une maison de maître à Bordeaux
À Bordeaux, une maison de maître du 19ème siècle a bénéficié en 2023 d'une rénovation complète visant la labellisation Effinergie Rénovation. Les principaux travaux ont consisté en :
- L'isolation des combles et des murs par l'extérieur avec un enduit chaux-chanvre
- L'installation d'une ventilation double flux
- La mise en place d'une chaudière à granulés de bois
- L'intégration de panneaux solaires thermiques pour l'eau chaude sanitaire
La consommation énergétique est passée de 320 kWh/m²/an à 80 kWh/m²/an, soit une réduction de 75%. Les propriétaires ont vu leur facture énergétique annuelle diminuer de 2800€ à 700€. L'architecte du projet souligne :
"Cette rénovation prouve qu'il est possible d'allier performance énergétique et respect du patrimoine. Les matériaux biosourcés utilisés ont permis de préserver la respirabilité des murs anciens tout en assurant une excellente isolation."
Mme Martin, architecte du projet
Réhabilitation d'une ferme traditionnelle en Alsace
En 2021, une ferme alsacienne du 18ème siècle a été entièrement réhabilitée pour atteindre le niveau passif. Les travaux ont inclus :
- L'isolation des murs en pan de bois avec de la ouate de cellulose
- Le remplacement des fenêtres par du triple vitrage
- L'installation d'une VMC double flux avec récupération de chaleur
- La mise en place d'un poêle à granulés de bois
- L'intégration de panneaux photovoltaïques en autoconsommation
La consommation énergétique a été réduite de 90%, passant de 450 kWh/m²/an à seulement 45 kWh/m²/an. Le bâtiment a obtenu la certification Passivhaus. Le maître d'ouvrage explique :
"Nous avons réussi à transformer cette ferme énergivore en un bâtiment quasi-autonome énergétiquement, tout en conservant son authenticité. C'est la preuve qu'une rénovation très performante est possible même sur du bâti très ancien."
M. Schmitt, maître d'ouvrage
Bilan des bénéfices constatés
Ces projets exemplaires démontrent les multiples avantages de la rénovation énergétique des bâtiments anciens :
Bénéfices |
Données chiffrées |
Réduction des consommations énergétiques |
75 à 90% |
Baisse des factures d'énergie |
60 à 80% |
Amélioration du confort thermique |
Température stable été/hiver |
Valorisation du patrimoine |
+10 à 20% de la valeur du bien |
Réduction des émissions de CO2 |
3 à 5 tonnes/an/logement |
Ces réalisations montrent qu'il est possible de conjuguer performance énergétique et préservation du patrimoine, ouvrant la voie à une rénovation massive du parc immobilier ancien français.